mardi 29 novembre 2011

Un Beau Jour ... Combattre le Viol

Dans son opuscule intitulé "Un Beau Jour... Combattre le Viol", Clémentine Autin: figure de la gauche radicale, directrice du mensuel "Regards",  chroniqueuse à France Culture, à RTL,  à BFMTV et auteure de plusieurs ouvrages dont : Invitation au féminisme (Robert Laffont) et Les machos expliqués à mon frère (Seuil) nous livre un réquisitoire contre le viol.



L'auteure démarre son récit en faisant référence à  son propre expérience; elle avait toujours menti et caché l'histoire du viol dont elle a été victime à l'age de 22ans. Elle décortique, par la suite,  les raisons qui poussent les femmes à cacher une telle horreur qu'elles subissent : "on estime que seule une femme violée sur huit rapporte les faits à la police". Pourtant," il ne s'agit pas de l'étalage de mon intimité mais de l'énoncé de la violation de mon intégrité physique et morale" ...
Dans le second chapitre intitulé 'Ce que l'affaire DSKa révélé' Clémentine Autin critique le traitement de l'affaire dans le monde médiatico-politique. L'affaire a été réduite à un "troussage de domestique" et la victime a été présenté comme le coupable. Elle fait aussi référence à l'affaire Polanski. 
Dans le chapitre suivant l'auteure évoque  le rapport d'oppression historique  exercé par les hommes sur les femmes. Cependant, elle ne nie pas l'existence d'un viol dans le sens contraire : "disons qu'une victime de viol sur dix serait un homme". Dans le chapitre intitulé  'La sidération', l'auteure répond à la question qui nous taraude dans bien des cas de viol : " pourquoi ne s'est elle pas débattue". 
En parlant de ce que le viol détruit l'auteure nous parle de somatisations, anorexie, vaginisme , dépression etc rares celles qui sortent indemnes de l'horreur qu'est le viol.On rejette son corps !!!
"Ne pas pouvoir dire ce que l'on a subi rajoute à la violence". c'est ainsi que Clémentine commence le chapitre intitulé 'Silence sur le viol'. Généralement, les femmes préfèrent cacher leur souffrance lié au viol de peur du regard de la société. Une société qui ferme l’œil sur cette horreur et qui condamne la victime.  Pour elle, le viol c'est L'expression de la domination masculine" . Pour elle, "Combattre le viol, c'est libérer le désir', titre du dernier chapitre du livre dans lequel l'écrivaine nous délivre sa vision des solutions pour mettre fin à ce problème.

Le livre de 31pages ( publié dans la collection Ceux qui marchent contre le vent des éditions indigène) est le fruit du bouleversement de son auteure par l'affaire DSK. Il est destiné aux femmes violées pour les encourager de se libérer de leur sentiment de culpabilité  mais aussi à la société pour l'inciter à reconnaître le viol comme un crime et d'aider les victimes à revivre normalement.


"Fath" Manouba

Le 28 Novembre au soir, j'ai reçu un coup de fil d'une amie très proche me demandant de la rejoindre à la faculté des Lettres et des  Arts et des Humanités de la Manouba pour essayer de libérer le Doyen, séquestré dans son bureau,  par des étudiants qui se disent Islamistes Salafistes.  Il était presque 22 heures, quand j 'ai pris la route accompagnée de mon père pour aller soutenir les gens qui était déjà sur place, essayant de négocier avec ce groupe de pseudo étudiants puisque certaines personnes présentes à la faculté ont reconnu quelques uns des visages responsables des agressions de la salle de cinéma Afric'art en juin dernier. 

Arrivant devant la portière de la faculté deux banderoles, nous ont accueillis. 
Cri de secours à tous les étudiants et les étudiantes pour soutenir les demandes de leurs collègues
La liberté de porter le 'Nikab" et l'établissement d'une salle de prière 
Une fois à l'intérieur de l'établissement, nous avons remarqué la présence de plusieurs personnes de la société civile qui ont accouru sur place à la suite de l'appel. Les Islamistes Salafistes occupaient le RDC. D'ailleurs, j'ai eu droit à un 'Dégage Lina Ben Mhenni' ( Oh que cela me soulage... les barbus me connaissent et suivent toutes mes activités :) et ont même fait référence à mon débat avec Tariq Ramadan et mon Français plus que nul :) ) , de ma part ils ont eu droit à un doigt d'honneur qui fera sûrement le tour des réseaux sociaux pour me présenter comme une garce impolie  ( oui je sais que ce n 'est pas politiquement correcte ;)mais ...) .

Au premier étage, il y' avait toutes les personnes venues soutenir le Doyen de la faculté: des représentants de la société civile :des professeurs universitaires, les étudiants de l'UGET, Doustourna. Par la suite, deux  représentants de l'Assemblée Constituante nous ont rejoint: Iyed Dahmani et Khmais Ksila. 



Les salafistes ne voulaient pas quitter les lieux. Ils ont même développé de nouvelles demandes dont l'interdiction de la mixité en classe et l'établissement d'une liste des professeur(e)s universitaires non grata !!!
A chaque fois qu'on voulait discuter avec eux. ils commençaient à hurler leur fameux 'Takbir', une formule magique pour détourner la discussion. Ce qui semblait bizarre, c'est que ces personnes étaient bien équipées avec  des matelas ,  des nattes et de grands stocks de nourriture .

Malgré toutes les discussions, les salafistes refusaient de partir. Le conseil scientifique s'est réuni pour discuter l'éventualité d'une intervention policière. Proposition rejetée par les étudiants de l'UGET qui ont promis de protéger leur faculté avec leurs propres moyens.  D'ailleurs, Mr le Doyen a pu quitter la faculté vers 2heres 30 du matin, laissant derrière lui un établissement occupé par des salafistes  surveillés par les étudiants de l'UGET. 

Voici une vidéo  de l'ambiance: 
















Je me retiens de commenter .

dimanche 27 novembre 2011

Billet Tardif de la Journée Internationale Contre la violence Faite aux Femmes

Comme le savent beaucoup d'entre nous le 25 Novembre c'est la Journée Internationale Contre la Violence Faite aux Femmes, un problème universel et largement répandu malgré tous les efforts pour le dépasser. En effet, la Violence contre les femmes reste l'une des violations des droits de l'Homme les plus répandues  pourtant l'un des crimes les moins poursuivis, un scandale de notre époque. 

Selon l'ONU femmes:beaucoup de pays ne considèrent pas la violence domestique  comme un crime. Le féminicide vole encore  la vie à trop de femmes .  La violence sexuelle notamment  le viol conjugal reste une violation courante des droits humains (Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne, Article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme).  Selon Lakshmi Puri , directrice adjointe de l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes six femmes sur dix dans le monde ont déclaré avoir subi des violences physiques et/ ou conjugales; des chiffres effrayants. Selon la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l 'égard des femmes et la violence domestique du 8 Avril 2011  le terme "violence à l'égard des femmes" doit  être compris comme une violation des droits de l'homme et une forme de discrimination à l'égard des femmes, et désigne tous les actes de violence fondés sur le genre qui entraînent, ou sont susceptibles d'entraîner pour les femmes, des dommages ou souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou économique, y compris la menace de se livrer à de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée. La Convention définit plusieurs formes de violences contre les femmes, dont le mariage forcé, les mutilations génitales féminines, le harcèlement, les violences physiques et psychologiques et les violences sexuelles. 

Notre pays n'en est pas épargné. Néanmoins, les chiffres exacts ne sont pas disponibles malgré le grand travail de la société civile notamment des associations comme l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates ( ATFD) et aussi Amnesty International , qui a toujours défendu cette cause . Les  chiffres exacts  restent inaccessibles puisque la majorité des femmes préfèrent garder le silence et ne dénoncent jamais leurs bourreaux. Beaucoup de travail reste à faire dans ce domaine puisque la société préfère fermer l’œil sur ce phénomène. 

 La semaine dernière j'ai essayé de discuter ce problème  avec mes étudiant(e)s et le résultat était décevant. Tandis que les garçons ont quitté la salle puisque selon eux c'est un sujet de femmes, les filles -elles n 'étaient conscientes ni de leurs droits sexuels et reproductifs ( des droits de femmes en général) ni de l'existence du phénomène de la violence conjugale. Elles cherchaient à me convaincre de l'absence de cette pratique dans notre société jusqu'à ce que l 'une d'entre elles a déclaré que ses parents ont divorcé car son père n 'arrêtait pas de battre sa maman. 

D'ailleurs, je sais que ce billet me vaudra plusieurs commentaires insultants (j'en ai l'habitude maintenant)mais je tiens à évoquer ces sujets dans l'espoir de lancer un débat respectueux et responsable. Le problème est là on ne doit pas le cacher et faire semblant que tout va bien. C 'est un problème qui concerne toute la société et surtout les deux sexes. C'est un fléau qui affecte toutes les sociétés sans exception, riches ou pauvres, et ce n 'est ni une affaire de femmes ni une affaire privée. Cela nous concerne tous et toutes. 














Autres liens:

-Still far from equality for women at work  لا زال أمامنا شوط طويل لتحقيق المساواة للمرأة في العمل


L 'éducation : secteur en danger

Le secteur de l 'éducation est l'un des secteurs qui reflètent  le degré du développement d'un pays. Chez nous, c'est un service public national dont le fonctionnement et l'organisation sont assurés par l'état. Sous le régime de Ben Ali, ce secteur  a connu comme la plupart des secteurs une grande  marginalisation. Après le soulèvement du peuple tunisien, on s'est attendu à quelques petits changements qui auraient   peut être pu faire bouger les choses et améliorer la situation. Malheureusement,   plus de  dix mois après le  départ du dictateur , la situation ne semble pas avoir changé et les exemples sont abondants.

Enseignante, je suis souvent en contact avec les étudiant(e)s et parfois cela m'arrive de discuter avec eux  leurs soucis et problèmes. D'ailleurs, la semaine dernière j'ai programmé un cours supplémentaire  entre seize et dix-huit heures, mais je suis retrouvée toute seule dans un très large amphithéâtre. En cherchant à comprendre les raisons  mes étudiantes m 'ont expliqué qu'elles ne pouvaient pas rester à la faculté si tard. Elles avaient peur des agressions et ne voulaient pas rater le bus qui les conduit au foyer universitaire et qui se fait souvent rare.   Et c'est là que je me suis rappelée que les étudiant(e)s n'assistaient jamais aux cours programmés dans cette plage horaire. Progressivement, les langues se sont déliées et mes "enfants" ont commencé à me raconter leur souffrance quotidienne. Ils se sont plaints du transport public , des restaurants universitaires (inexistants là ou j 'enseigne et suite à un petit tour dans les entourages de la faculté, j 'ai constaté que les prix sont très élevés par rapport à la qualité de la nourriture proposée aux étudiant(e)s) , des foyers universitaires (n 'oublions jamais le dilemme de la faculté de la Manouba et l 'arrestation d 'une vingtaine d'étudiants qui ont entamé un sit-in pour réclamer le droit de leurs collègues filles à l'hébergement étatique) . En écoutant, ces plaintes j 'ai eu envie de pleurer et  je me suis rappelée ma souffrance et celle de mes collègues. En effet, on commence chaque année universitaire par des va et vient interminables pour obtenir les salles de classe ou nous sommes supposés enseigner. Ce pèlerinage vers la faculté peut durer  des semaines voire un peu plus d'un mois. Situation parfaitement prévisible puisqu'on entasse plus de 10000 étudiant(e)s dans un bâtiment conçu pour un maximum de 3000 personnes. 
On a beaucoup parlé de la réforme de la police, de celle de la justice et des médias mais j 'ai l'impression qu'on préfère fermer l’œil sur les problèmes de ce secteur. D'ailleurs , je classe la réforme de l 'éducation dans les priorités . De toute façon c 'est plus urgent que les discussions stériles et interminables abordés par nos représentants à l 'Assemblée Constituante.

samedi 19 novembre 2011

ردّي على الدكتورة القديرة المحنّكة رجاء بن سلامة

صباح الخير مع احترامتي أعتقد أنّك ممن يصرفون نظرنا عن المشاكل الحقيقية للبلاد و تواصلين انتهاج نفس الطريقة  التي اعتمدتها قبل الانتخابات بتفجير مواضيع لا قيمة لها  و شكرا على ما كتبته هذا الصباح لقد ساهمت به حقا في تحقيق الانتقال الديمقراطي و تنوير عقول الناس من موقعك كاكاديمية محنّكة هذا ما كتبت


قوموا بجولة في الصحافة العالميّة، وستدركون حجم فضيحة الخلافة. يريدون طمأنة السّواح والمستثمرين؟
بين قوسين، المسألة أقل أهمّية لكنّها أصبحت ظاهرة لافتة : الإعلام الفرنسيّ بكسله المعهود، لا يدعو إلاّ لينا بن مهنّي لكي تقول للعالم : لم تحصل ثورة، ليس هناك انتقال ديمقراطيّة في تونس.
الجامع بين الأمرين : ضياع الواقع بين التّخاريف الطّوباويّة : إسلاميّة ويساريّة.


صباح الخير لا أعرف ما مشكلتك مع لينا بن مهني نعم لم تحصل ثورة أقولها و أعيدها 1000 مرة لأنّني على عكسك لم أكن في برجي العاجي لمّا نندلعت أحداث سيدي بوزيد و لا أتكلّم باسم أحد و لا بلغة أكاديمية ملّها الجميع سبق و قلت لك لغتي لغة من واجهوا الطلقات النارية لكلاب بن علي و سبق و أن أجابك بعض من هؤلاء لمّا تساءلت من هي لينا بن مهني  و قالوا لك من أنت؟ نعرف لينا من أيّام اندلاع احداث الحوض المنجمي رغم أنّنا سبق و أن سهرنا معا و تبادلنا بعض الرسائل الالكترونية لمّا كنت أعتبرك مثالا للتحرّرو التقدمية  و لكن و أسفاه كلّ مشكلتك صارت مهاجمة الشباب بصفة عامة و لينا بن مهني بصفة خاصة  و قد سبق و أن قمت بذلك عندما رشّحت لنيل جائزة نوبل للسلام  و قارنتني بالاستاذة  راضية النصراوي التي مع احترامتي لها, لها ضعف عمري فهل  أنت بحقّ عالمة بقواعد البلاغة ؟ أتصحّ المقارنة بين شاب و كهل قارب الستين سنة أو بلغها ؟ نعم نعم نعم لم تحدث ثورة أقولها و أعيدها لأنّني لم أكن في برجي العاجي و لا وراء الحاسوب الاسبوع الفارط بل كنت في سيدي بوزيد و الرقاب و تاكّدت للمرّة الألف أنّه لم تحصل ثورة و تصرّفاتك لأكبر دليل على ذلك فمن المفترض منك كاكاديمية و أستاذة جامعية قديرة أن تحدّثني و تعلمني بأخطائي و زلاّتي و هفواتي لاأ ن تشهّري بي كما فعلت لذا أقولها و أعيدها نعم لم تقم ثورة بما أنّنا لم نغيّر ما بأنفسنا و لم نغيّر أفكارنا و طرق تعاملنا البائسة

مع احتراماتي دكتورة

mardi 15 novembre 2011

What Does Activism Mean Today ? My Article Published by the Kraut Magazine

 Few months ago, I was asked to write a small article for the German Magazine "Kraut"about my own vision and definition of activism  . Today, I decided to publish it here because I am sick of those people who think that cyber-activists and bloggers are those rich people hiding comfortably behind their screens and claiming the fact that they are the heroes of the "revolution".

Activism used to be defined as the use of direct, often confrontational action such as demonstrations or strikes in opposition to or support of a cause. Nowadays with the advancement in new technologies, new forms of activism appeared such as cyber activism which is a new phenomenon growing out of activism, a means by which advanced information and communication technologies and tools such as mobile phones, computers, e-mails, social networks are used by individuals or by groups of individuals to disseminate information among large audiences and to mobilize and galvanize people around a specific issue or cause in a trial to build solidarity towards effective and practical concrete actions. 



What recently happened in the Arab world is a proof of the importance of cyber-activism and its efficiency. Indeed, when it was almost impossible for journalists to produce and share information due to the media blackout and oppression imposed on them by the dictatorships, cyber activists insured this job. But is a cyber- activist someone who is just active behind his/her screen? 



For me, a cyber-activist is someone who collects information then shares it on Internet in order to awake people’s interest and push them to act in the goal of improving things and changing them. He/she also organizes advocacy campaigns and mobilizes people. But in order to get information a cyber-activist should be on the ground. He/she generally witnesses the different events and incidents he/she reports. So a cyber-activist is someone who is an activist, in the usual sense of the word and who furthermore uses Internet in order to advocate for or against a cause. We cannot dissociate the online activism from the on ground activism.

In Tunisia, for instance and more precisely in Sidi Bouzid, people who witnessed the immolation by the fire of Mohamed Bouazizi, whose death was the catalyst of the Tunisian Revolution, shot photos and recorded small video sequences of what was going on. Then they shared them on Internet. Cyber activists in other parts of the country were alarmed by the developments. On their turn they started to follow what was going on and they tried to reach the information in order to unhide the truth and show the reality of things. Several of them left their screens and travelled around the country to record videos and shoot pictures that they shared on Internet. Thus alarming all the Tunisian citizens. Indeed thanks to Internet specificities allowing the immediate dissemination of information a great number of people became aware of what was happening in other parts of the country.  As a second step, cyber-activists started launching online campaigns using Facebook events, blogs and Twitter to mobilize people. This is how the demonstrations started all over the country. The word was spread thanks to Internet. Cyber actions started by Cyber-activists triggered spontaneous relationships between many Internet users. Indeed, Each cyber activist succeeded in reaching his immediate network of cyber relationships. Despite the Tunisian regime’s attempts to hide all information about the clashes between the security forces and the Tunisian citizens by blocking different blogs, websites and Facebook groups, pages and profiles, cyber activists succeeded in circumventing this censorship and provided ordinary internet users with the tools to access blocked websites. The Tunisian regime failed in controlling information, which gave the cyber activists a bigger opportunity to make pressure. No one could stand indifferent in front of the horrible photos showing Tunisian citizens. This is how Tunisians took to the streets on January 14th after the scandalous speech of Ben Ali. The appointment for the demonstration was set on Internet. Ben Ali fled the country but the hardest part of the job is still facing us. We have to get rid of the whole corrupted system and to succeed in our democratic transition. Once more Internet is very important but it turned into a double-edged weapon, as all Tunisians understood its power and efficiency. The counter-revolution forces are trying to use Internet and social networks harmfully. This is why honest cyber-activists should be vigilant and continue the battle till the end. The duty of a cyber-activist never comes to an end.

This what activism means for me but before everything it is to be engaged, to be honest, to have principles and to be ready to sacrifice everything for your cause and in order to help and assist people who really need your help.  Moreover, I strongly believe that people who are in lack of sensitivity and feelings cannot make good activists. You cannot help others if you do not feel their agony and you do not hear their moans.



lundi 14 novembre 2011

غرناطة ......

غرناطة ......

في مدخلِ الحمراءِ كان لقاؤنا
ما أطـيبَ اللقـيا بلا ميعادِ

عينانِ سوداوانِ في حجريهما
تتوالـدُ الأبعادُ مـن أبعـادِ

هل أنتِ إسبانيةٌ ؟ ساءلـتها
قالت: وفي غـرناطةٍ ميلادي

غرناطةٌ؟ وصََحَتْ قرونٌ سبعةٌ
في تينـكَ العينين.. بعدَ رُقادِ

وأمـيةٌ راياتـُها مرفوعـةٌ
وجيـادُها موصـولةٌ بجيـادِ

ما أغربَ التاريخَ كيف أعادني
لحفيـدةٍ سـمراءَ من أحفادي

وجهٌ دمشـقيٌّ رأيتُ خـلالهُ
أجفانَ بلقيسٍ وجِيْـدِ سعـادِ

ورأيتُ منـزلنا القديمَ وحُجرِةً
كانـت بها أمي تمدُّ وِسـادي

واليـاسمينةٌ رُصِّعَـتْ بنجومها
والبركـةَ الذهبيـةَ الإنشـادِ

ودمشق، أين تكون؟ قلتُ : ترينها
في شَعـرِكِ المنسابِ ..نهرَ سوادِ

في وجهك العربي، في الثغرِ الذي
ما زال مختـزناً شمـوسَ بلادي

في طِيبِ "جنات العريف" ومائها
في الفلِّ، في الريحـانِ، في الكبّادِ

سارت معي.. والشَعرُ يلهثُ خلفها
كسنابـلٍ تُرِكَـتْ بغيـرِ حصادِ

يتألـقُ القـرطُ الطـويلُ بجيدها
مثـل الشموعِ بليلـةِ الميـلادِ..

ومـشيتُ مثل الطفلِ خلف دليلتي
وورائي التاريـخُ كـومُ رمـادِ

الزخـرفاتُ.. أكاد أسمعُ نبـضها
والزركشاتُ على السقوفِ تنادي

قالت: هنا "الحمراء" زهوُ جدودِنا
فاقـرأ على جـدرانها أمجـادي

أمجادها؟ ومسحتُ جرحاً نـازفاً
ومسحتُ جرحاً ثانيـاً بفـؤادي

يا ليتَ وارثتي الجمـيلةَ أدركـت
أن الـذين عـنتـهمُ أجـدادي

عانـقتُ فيهـا عنـدما ودعتُها
رجلاً يسمـى "طـارق بن زياد

.......................................
نزار قباني


“ FEMMES ET PRINTEMPS ARABE: PRÉSENT ET FUTUR”

Aujourd'hui, je participe aux Journées : “ FEMMES ET PRINTEMPS ARABES; PRÉSENT ET FUTUR” organisées conjointement par l’Alliance Française de Granada et la Fondation Euroarabe de Hautes Etudes de la même ville .Seront présents : Vous y retrouverez Wassyla Tamzali, Pierre Cherruau ,
Hayat Zirari, Baher Kamal (IPS), Malika Boussouf, Meryem Demnati(activiste amazigh), Nadia Hindi (activites hipano-irakienne . Mon intervention  commencera à 20 heures et sera suivie par une séance de dédicaces de mon livre Tunisian Girl ( Français et Espagnol).

dimanche 13 novembre 2011

#OccupyDefense: L 'Interview de deux indignés

Comme je l 'ai déjà dit à plusieurs reprises,j e pense que la révolution sera universelle et internationale. Voir ici .
Les différents mouvements d'indignation qui se sont déclenchés un peu partout dans le monde confirment cela. Même les peuples des  pays qui se disent démocratiques ont bougé. Dans la vidéo ci-dessous vous trouverez une petite interview de deux indignés Français qui parlent de l'influence de la révolution tunisienne sur le mouvement des indignés Français.




 

vendredi 11 novembre 2011

De la révolution ... de Souad Abderrahim

Le 25 Décembre 2010, quand je suis sortie dans les rues de Tunis avec plus de 300 personnes pour manifester mon soutien aux habitants de Sidi Bouzid qui subissaient la violence sauvage de la police d'un régime en agonie ( ici , ici , et ici) je n'avais jamais pensé que les habitants de Sidi Bouzid ont occupé les rues de leur ville et ont accepté de se faire attaquer par les chiens enragés de Ben Ali, d’être exposés aux méfaits des bombes lacrymogènes et de se faire tuer par des balles réelles juste parce qu'ils voulaient restituer la polygamie dans ce pays qui n'a jamais été aussi polygame qu'on ne le pense ... qu'Ils ne le pensent . En effet, bien avant la promulgation du Code du Statut Personnel le 13 août 1956, les hommes tunisiens n'étaient pas des fervents polygames. Les cas de polygamie en Tunisie étaient rares ...

Ce jour-là je pensais que nous étions sortis dans la rue pour dire non à la pauvreté engendrée par la corruption et le népotisme. D'ailleurs les nouvelles qui nous venaient de Sidi Bouzid nous indiquaient que les gens de la région étaient entrain de scander des slogans qui allaient dans ce sens là. Je pensais qu'on était là pour nous indigner par rapport à la violence sauvage déversée par des policiers furieux et acharnés sur des citoyens pacifistes qui ne faisaient que réclamer leurs droits humains les plus simples et les plus primordiaux. De plus quand le premier martyr, tué pendant les manifestations , est tombé à Menzel Bouzayene, je ne savais pas que les forces de l'ordre lui ont tirées dessus parce qu'il a été pris en flagrant délit de courir comme un fou dans les ruelles de la petite ville appauvrie et de crier son besoin d'épouser 4 femmes ou d'appliquer la "chariaa", je pensais qu'il en avait marre de sa situation socio-économique et qu'il rêvait de changer les choses améliorer sa situation et celle de centaine de milliers de ses 'con-patriotes' qui vivaient la même souffrance .

Visiblement, je me suis trompée. J'étais tout à fait à coté de la plaque en ayant ces pensées et ces convictions. D'ailleurs, je n'étais pas la seule puisque les milliers de personnes qui ont occupé l'Avenue Habib Bourguiba, un certain 14 Janvier 2011, n’ont pas scandé une seule fois le fait qu'il voulait avoir un état musulman dont le pouvoir est totalement et uniquement basé sur la "Chariaa'. Je me suis trompée car j'ai remarqué que le parti majoritaire (s'il est majoritaire puisque je ne savais pas non plus qu'on est majoritaire en ayant 40% des places) de notre Assemblée Constituante ne semble pas vraiment s'intéresser aux problèmes fondamentaux de la population tunisienne qui a dit non.

Personnellement, j'ai remarqué que certains des leaders de ce parti ne ratent aucun passage médiatique pour nous rappeler que nous sommes un peuple perdu, errant, impoli pourri, mécréant , pervers , injuste , sans éthique ... sans principes, voué au châtiment et à l 'égarement lointain et qu' ils sont là pour commander le convenable et interdire le blâmable , pour nous montrer le chemin de la repentance . J'ai surtout senti cela en entendant les déclarations de Mme Souad Abderrahim, le leader dit moderniste progressiste de ce parti...
Oui je me suis retenue de commenter les propos de ces leaders maintes fois. Oui la politique ne m'inspire pas grande chose. Cependant, je n'arrive jamais à me la boucler chaque fois où je sens qu'un danger éminent menace les droits humains, alors que dire des droits des Femmes , moi qui se considère comme une Femme Libre ...
Non je n'ai pas pu me retenir en écoutant les propos scandaleux de Mme Souad Abderrahim, des propos qui dégagent une haine injurieuse contre envers une catégorie du peuple tunisien : Les mères célibataires. Venant d'une femme c'est plus que scandaleux alors que dire si cette femme est une mère. Mme Souad pense que la solution pour ces femmes n'est guère un suivi psychologique et social mais c'est plutôt l'indifférence et l'ignorance. Pour elle, le fait d'aider ses mères célibataires présente une menace à nos bonnes mœurs- d'ailleurs je me demande si cette dame en a- ils encourageraient sûrement d'autre filles et femmes à errer ...

C'est vraiment surprenant Madame mais je ne peux que vous poser une seule question: Quels sont vos programmes pour les hommes célibataires puisque l'acte sexuel qui engendre une progéniture nécessite la présence d'un mâle et d'une femelle, (vous comprenez sûrement ça vous qui êtes une scientifique " Macha Allah) un homme et une femme... Vous avez trouvé une solution pour une partie et vous avez oublié de parler de l'autre partie impliquée dans ce que vous considérez comme crime ...D'ailleurs je suis très curieuse et je voudrais bien connaître votre avis par rapport à cela.
Madame vous qui vous se considère comme une femme, vous avez condamné d'autres femmes. Vous avez considéré le fait qu'elles soient des mères célibataires un crime. Madame ce que vous avez considéré comme adultère implique la présence de deux parties, vous avez condamné une partie et omis de nous citer les condamnations de la deuxième partie. Madame ce que vous avez fait est une atteinte aux droits humains. Madame, vos propos sont pleins de haine et favorisent la ségrégation entre les sexes. Madame à un certain moment vous n'avez pas trouvé de réponse à la question posée par une autre femme qui a toujours milité pour les droits des femmes et qui participait au même programme à la radio votre réponse fut : "je ne suis pas juriste pour pouvoir répondre ". Madame je pense que votre culture ne vous a pas permise de lire les travaux de Tahar Haddad (Diplômé de l'université islamique de la Zeitouna) et ceux de Kacem Mohamed Amine et de suivre le militantisme de Grandes Femmes comme: Bechira Ben Mrad, Dorria Chefik, Houda Chaaraoui, Naouel Saadaoui, ainsi que d'autres femmes qui continuent à militer aujourd'hui pour l'égalité totale entre les hommes et les femmes.  Madame , ces femmes sont généralement les victimes de notre société . Elles sont souvent les victimes de viol, d'abandon et d'ignorance . Madame saviez-vous qu'en condamnant ces Mamans on condamne surtout les enfants  qui n'ont rien à faire dans cette  situation ( quoique votre position ne m 'étonne guère puisque le président de votre parti a parlé de ses intentions d'interdire l'adoption et a traité ces petits bouts de chou innocents de bâtards ) . 
Madame une société qui se dit et qui se veut juste doit prendre en charge tous ses citoyens et toutes ses citoyennes si on juge pour certains d'entre eux qu'ils sont coupables ou qu'ils ont fauté.

Donc vos points sur les "i" vous pouvez les garder pour vous le mal est déjà fait.

mardi 8 novembre 2011

Regueb, dix mois après

Il y' a dix mois , jour par jour, des familles de la ville de Regueb, situéee à 38 km de la ville de Sidi Bouzid, ou ce qu'on a convenu à appeler la révolution Tunisienne a commencé, ont perdu leurs enfants. En effet, le 9 Janvier 2011 cinq familles de Regueb ont du accepter la réalité amère de devoir vivre en s'adaptant à l 'absence éternelle de l'un ou l'une de leurs membres. Ces familles sont celles des martyrs tunisiens: Manel Boallagui (26), Raouf Kaddoussi (26), Mohamed Jabli Ben Ali (19), Moadh Ben Amor Khlifi (20), Nizar Ben Ibrahim Slimi( 22). ( voir mon billet du 9 Janvier 2011 ici ). 


Aujourd'hui , j'ai refait le déplacement à Regueb  pour revoir la famille du martyr Nizar Slimi avec qui j 'ai gardé un bon contact . En effet, Le corps de Nizar Selimi fut le premier corps d'un martyr que j'ai photographié pendant les événements de Décembre-Janvier en Tunisie. Un moment que je n'oublierai jamais, un moment ou je me suis libérée de toutes mes peurs malgré les douleurs et les souffrances.
Je suis arrivée à la ville vers midi et je me suis tout de suite dirigée vers le rond point , puis le marché , deux endroits emblématiques de la ville puisque tout le monde s'y rassemble pour discuter  et puisque les noms des martyrs ont été gravés sur la grande colonne en marbre du rond point . Deux endroits très animés et pleins de vie.


Au marché, je me suis permise de poser quelques questions à certains jeunes, des marchands ambulants de fruits, par rapport au changement de leur situation après la "Révolution". Le regard perdu, ils m'ont tous donné la même réponse: "La situation n 'a pas changé pour nous, nous vivons dans la pauvreté et la misère, la situation va de pire en pis."
 
Ma destination suivante fut la maison du martyr Nizar Slimi. Un endroit, que j 'ai visité le 9 Janvier 2011 au soir  et qui m'a marqué à vie. Insaf, la soeur de Nizar et sa maman  nous ont accueilli chaleureusement. Après une petite discussion dans le véranda de la maison, nous sommes entrés dans la chambre ou fut filmée la vidéo ci dessous: 









Un endroit qui m'est devenu très familier puisque je n'ai jamais arrêté de visualiser la vidéo et d'y penser. Le seul changement fut la présence des photos de Nizar qui couvraient tous les murs ainsi que deux certificats d'honneur délivrés à la famille  par deux festivals locaux à la mémoire de Nizar. 


La maman de Nizar s'étouffa dans ses pleurs quand elle m 'a expliqué que son fils  ainsi que  sa mort et son sacrifice ont été ignorés par les responsables et les membres des différents gouvernements transitoires qui se sont succédés au pouvoir tout au long des dix mois écoulés. Elle m'a expliqué qu'elle ne voulait pas d'aide financière. Tout ce qu'elle demandait c'est une reconnaissance du sacrifice de son fils unique dont la vie a été volée par un tireur  qui est toujours libre. Tout ce qu'elle demande c 'est qu'on baptise une rue à son nom pour qu'on s'en rappelle ... une mère courage ...On a discuté les résultats des élections et elle m 'a expliqué qu'elle n'est pas allée voter puis qu'elle n 'avait confiance  en personne. Cependant, elle ne comprenait pas le rejet de certaines listes de Hachmi Hamdi . Pour elle, c'était un rejet de toute une région , toute la région de Sidi Bouzid ... "On veut garder les gens du Sahel au pouvoir!" ... "Il s'agit de régionalisme".

Après avoir bu un bon café et mangé des fruits secs et des fruits cueillis dans le jardin de la famille, j'ai récité la "Fatiha" sur la tombe de Nizar et j 'ai repris le chemin pour rentrer. 


Au centre ville, j 'ai pu revoir les graffitis et les peintures faites par les festivaliers qui ont visité la ville pendant le mois de Mars .








J'ai aussi pu discuter avec Noomene Ben Mohamed Kadri qui est en sit -in au même endroit depuis plus de sept mois pour réclamer son droit au travail . Il m 'a expliqué que pour lui la révolution n a pas eu lieu et que la corruption et le népotisme restent des pratiques courantes dans notre pays . Il ne quittera pas l'endroit sans l'obtention de  ses droits . 


dimanche 6 novembre 2011

غدا

غدا على غير عادة 23 سنة لن تدقّ الطبول و لن تغنّي صوفية عن الأمن و الأمان وصانع التغييرو كسب الرهان .    غدا  ستخرس الأصوات المناشدة المشريّة  و لن ترفرف الأعلام البنفسجية و سيلزم المصفّقون بيوتهم. غدا لن تشترى الذمم بأوراق نقدية من فئة الخمس دنانير و لن يترك الأطفال المدارس و رياض الأطفال ليحشروا في الحافلات و الباصات  لمقابلة الأمير. غدا لن تستميت المذيعة في المناشدة و التبندير و لن يعدّد المذيع الخصال و المناقب و الانجازات و التحديات و فكر الملك النيّر المستنير.غدا لن يتحدّثوا عن التغيير و رفع التحديات و تحديد المصير .غدا لن تعاد  نفس المسرحية فلقد بدؤا في كتابة أخرى محورها الهوية و استبدلوا الطبول بأصوات التكبير و استبدلوا الأوراق النقدية بأجرقد يناله من اتبّع الهدى في الاخرة  خمر و جواري و حريم ونسوا أنّ الشعب هو من سيقرّر المصير حتى و إن خالوا  أنّهم اشتروا الضمير و أسكتوا الغضب و سرقوا التغيير. 

مجرد رأي

نحن شعب لا يتعظّ من ماضيه و لا يحفظ دروس التاريخ و كأنّني بنا شعب قصير الذاكرة أو دعوني أقول معدوم الذاكرة. تستهوينا بعض عروض التهريج في مج...